L’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Bretoncelles que nous voyons aujourd’hui fut construite au XVIe siècle, remaniée et embellie aux XVIIe et XVIIIe. C’est de cette époque que date sa silhouette caractéristique, alliant l’élégance du gothique flamboyant et la robustesse de son clocher.
De la construction initiale, plus rien n’est visible aujourd’hui, mais nous savons que l’église Saint-Pierre de Bretoncelles dépendait du monastère bénédictin de Corbion fondé en 575 par saint Laumer. Selon la tradition, une dame Wulfrade, guérie de la paralysie par saint Laumer, aurait vers l’an 600 légué ses biens au monastère à la condition qu’un sanctuaire soit édifié sur chacun de ses domaines, dont Bretoncelles. Abandonné en 872 face aux invasions vikings, le monastère fut refondé au XIe siècle sous son vocable actuel de Moutiers. Une bulle du pape Innocent II (1243-1254) confirma que l’église relevait de ce monastère.
Une nef fut édifiée durant la première moitié du XVIe siècle et il semble qu’aient été associés à cette construction tous les bien-tenants (propriétaires et notables de la paroisse).
Au XVIIe siècle, les particuliers et la Fabrique (clercs et laïcs assurant la collecte et l’administration des fonds) financèrent trois retables polychromes de style Louis XIII. Du retable central qui couvrait l’ensemble du chœur, démonté lors des restaurations successives, subsiste seul le magnifique tabernacle en bois.
Les deux campagnes de restauration majeures qui se sont succédé dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les modifications au cours du XXe siècle ont sensiblement altéré l’aspect intérieur de l’église. C’est sur la nef centrale que se sont concentrés les travaux d’embellissement voulus par l’abbé Damase Oger (1877-1901). Le chevet plat fut abattu, remplacé par un nouveau chevet à trois pans, percé de trois baies, recouvert d’une voûte en pierre et décoré de fresques ; deux sacristies latérales furent construites. A partir de 1899, une voûte en plâtre fut posée sur l’ensemble de la charpente intérieure sur de petites colonnes décorées de chapiteaux, de clefs ornées et de culs-de-lampe.
L’ensemble des vitres de l’église fut endommagé par les tirs de canon de l’armée prussienne (combats à Bretoncelles du 21 novembre 1870). Des vitraux financés par l’abbé et des paroissiens furent commandés pour toutes les verrières : scènes de la vie du Christ au Sud, de la vie de la Vierge au Nord, aux maîtres Eugène Hucher et son fils et exécutés sans doute entre 1885 et 1903 par la fabrique du Carmel du Mans.
L’église Saint-Pierre de Bretoncelles dépendait avant la Révolution de la paroisse du comté du Perche, dans le diocèse de Chartres. Depuis le Concordat (1802), elle dépend du doyenné de Rémalard et du diocèse de Sées, et fait aujourd’hui partie de la paroisse Saint-Germain Saint Lhômer (Perche Sud). Son architecture composite, les œuvres d’art et les curiosités qu’elle renferme en font la pièce la plus remarquable du patrimoine de la commune.